TIM MONTANA : Long Shots (2021)

Que fait-on quand on s’appelle Tim Montana, qu’on est originaire de l’état du même nom et qu’on a été élevé dans une maison au fond des bois sans électricité ? Eh bien, on se jette à corps perdu dans la musique, on se laisse pousser la barbe et on part tenter sa chance à Los Angeles. Dans la foulée, on sympathise avec David Letterman (le célèbre animateur de talk shows) et on se retrouve à chanter à la télévision devant une audience nationale. Et surtout, on devient pote avec Billy Gibbons et on compose avec lui quelques hits retentissants. Accessoirement, on sort des disques. Il n’y a vraiment qu’aux USA qu’un tel parcours est réalisable. Impossible en France. Peut-on imaginer le destin d’un musico nommé Frédo Seine et Marne ? Plus sérieusement, voici un petit tour d’horizon de ce que contient cet album. Comme son nom l’indique, le country-rock costaud « Do it fast » démarre sur les chapeaux de roues. « Bar band » est une « pop-song » pour rouler en bagnole à travers de grandes étendues désertiques. La ballade country/americana « River kids » s’écoule paisiblement avec une slide qui reprend le thème de la chanson. « Doing everything right » se teinte d’americana/pop avec un bon solo écorché de guitare country-rock. Le morceau au tempo moyen « Long shots » rappellerait le Lynyrd Skynyrd nouvelle manière (tout comme « Be a cowboy » avec des arrangements plus actuels). Une mention particulière pour « Cars on block » et son rythme syncopé, sa construction harmonique évoquant les beaux jours du Charlie Daniels Band avec Tommy Crain et son beau solo de six-cordes. Il ne faut pas oublier non plus « To an end », une ballade mélancolique rehaussée d’une pedal steel. En résumé, un disque agréable à écouter et qui sonne très américain.Et qui s’en plaindrait ?

Olivier Aubry